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Environ 420 personnes ont ainsi participé à ces 18èmes journées de Bordeaux sur la Pratique de l'Ergonomie ce qui démontre un vif succès et une volonté d'échange au sein de la Profession. La thématique de cette édition 2011 portait sur "L'Intervention de l'Ergonome sur les organisations. Enjeux de santé et de performances".
Présents : François DANIELLOU, Karine CHASSAING, Jacques CRISTOL, Jacques ESCOUTELOUP, Damien HUYGHES, Thierry MORLET et de nombreux autres Ergonomes.
Au-delà du contenu des débats, ces Journées présentent le grand intérêt de pouvoir rencontrer les confrères de la profession et des différentes "branches" (IPRP, Ergonome Interne, Consultant et Chercheur en Ergonomie), de créer des contacts et de connaître les "nouveautées" du métier.
La thématique de cette édition 2011 était particulièrement attrayante et importante, ce qui a amené à de nombreux échanges autour des différentes interventions tels :
- - "Comprendre le Lean pour le transformer? L'expérience d'une Ergonome-formatrice Lean au sein de PSA"
- - "Lean Management : avec ou sans modèle du fonctionnement humain"
- - "Nouvelles organisations et vieilles recettes tayloriennes : quelques réfléxions pour agir"
- - "Une intervention lors de l'introduction du Voice Picking dans une base logistique : impact sur l'activité des préparateurs de commande"
- - "Le Lean et l'Anguille : comment "cuisiner" le Lean?" Emmanuelle FLORENCE (Consultante Ergonome) a illustré sa méfiance du Lean et le rôle offert aux salariés par cette démarche, en diffusant un célèbre extrait de l'émission culinaire de Maïté mettant en scène une anguille. Le vocabulaire utilisé est particulièrement intéressant lorsqu'on le met dans un contexte organisationnel :
Un atelier a également eu pour sujet "Savoir dire non et pouvoir le dire... Une problématique de praticien" et sur la valeur du "Non" comme élément constructeur de notre métier. C'est en disant "non" aux différents interlocuteurs lorsque la demande est trop orientée ou éronnée que l'on formule les limites et le champs de nos actions ; l'élément important étant l'analyse et la reformulation de la demande qui constitue la force de notre travail.
La conclusion des échanges, des débats et des interventions fut donc, comme nous l'avons régulièrement exprimé sur ce blog, de porter une méfiance particulière à la mise en place du Lean Manufacturing. Le Lean demande l'adhésion des salariés pour fonctionner tout en ne leur apportant pas de réponse. On retrouve d'ailleur les mêmes effets, en plus néfaste, tels l'augmentation du travail manuel et répétitif, la destruction des collectifs de travail, la réduction des marges de manoeuvres ou la non prise en compte de l'expérience et la pratrique de l'opérateur. Le côté dangeureux, devant rendre notre profession vigilante, est l'utilsation factice de l'ergonomie comme simple outil d'une démarche Lean sans réellement en prendre la substance.
L'autre question porte sur l'approche que l'Ergonome fait de ce type d'organisation du travail : doit-il rester extérieur à ces démarches ou doit-il y participer pour modifier les "choses" de l'intérieur? Cette question est bien entendu restée en suspens car c'est à chacun de se positionner tout en prenant en compte la situation dans laquelle il intervient.
N.B. : Une nouvelle fiche ROME sur le métier d'Ergonome est en cours de constitution de manière à préciser la fiche actuelle vague et ne réflétant pas nos différents champs d'action.
Ces quatre définitions de l'Ergonomie sont bien sûr connues, mais il semble intéressant de les remettre en perspectives afin de s'approprier son approche et l'explication de cette discipline.
